Paru dans : Saint-Émilion Libourne. La religion populaire en Aquitaine,
Actes du XXIXe congrès d’études régionales tenu à Libourne
et Saint-émilion les 23 et 24 avril 1977, FHSO, 1979, 121-149.
Par son ancienneté et sa permanence le patronage de Notre-Dame est, avec ceux de saint Pierre et de saint Martin, celui qui pose le plus de problèmes à l’historien du peuplement. À l’occasion d’une récente étude entreprise dans le cadre des diocèses de Bordeaux et de Bazas1, nous avons pu déceler l’existence d’une première génération de paroisses dédiées à Notre-Dame dont la fondation est antérieure à la seconde moitié du Xe siècle.
Ces paroisses sont établies sur des sites occupés dès l’antiquité et sur des sols relativement riches. Cependant, sur les 98 paroisses placées sous le vocable Notre-Dame que comptaient les deux diocèses à la fin du Moyen Âge, 80 environ, soit plus de 80 % du total, ont été fondées postérieurement à 950. Leur apparition coïncide donc, essentiellement, avec le vaste mouvement de mise en valeur du sol qui a transformé les campagnes françaises du XIe au XIIIe siècle. Si le phénomène est bien connu, son ampleur, en revanche, a de quoi surprendre car environ 10 % des paroisses des deux diocèses se trouvent concernées (fig. 1). Il nous a donc paru intéressant de préciser la chronologie et la typologie de ces paroisses afin de voir de quelle manière leur fondation s’insérait dans le courant de mise en valeur du sol de la seconde moitié du Moyen Âge en Bordelais et Bazadais. Mais l’établissement de l’état-civil des paroisses dédiées à la Vierge au cours de cette période d’un demi-millénaire permet aussi de saisir les pulsations et les aspects d’un phénomène, celui du peuplement, souvent difficile à appréhender, en raison du silence ou de la discrétion des sources traditionnelles2.
Les moyens dont on dispose pour mener une telle enquête sont en tout cas plus nombreux et permettent d’aboutir à des conclusions plus précises que pour la période précédente. À côté de la toponymie et des témoignages archéologiques, les sources écrites apportent, à mesure que l’on s’avance dans le temps, des renseignements de plus en plus abondants. Parfois, la typologie de l’habitat fournit aussi des éléments d’appréciation particulièrement significatifs ; ainsi, pour les paroisses nées autour d’un château ou fondées dans le cadre d’une bastide. Mais il existe dans tous les cas un autre moyen qui permet sinon d’établir de manière précise l’acte de naissance d’une paroisse, du moins d’en approcher : il suffit pour cela d’examiner de quelle façon son territoire s’insère au sein du réseau paroissial environnant, celui-ci étant envisagé non pas du seul point de vue des limites paroissiales, mais aussi en tenant compte de l’état-civil des paroisses voisines. On voit ainsi apparaître des phénomènes d’enclave ou de dédoublement qui impliquent une chronologie relative mais aussi, avec une marge variable, absolue.
En complétant par ce procédé les données de la toponymie et celles de l’archéologie, nous avons déjà pu attribuer avec plus de certitude à la période allant du Ve siècle au milieu du Xe siècle la fondation d’un certain nombre de paroisses dédiées à Notre-Dame. Nous pouvons de la même manière distinguer deux générations de paroisses placées sous ce vocable entre 950 et 1350 : la première va de 950 à 1150 environ, la seconde s’étend du milieu du XIIe siècle à celui du XIVe siècle. Mais, à l’intérieur de chacune de ces périodes, nous avons pu regrouper la plupart des paroisses en quelques ensembles aux caractères bien définis.
La première génération présente encore des contours chronologiques un peu flous, du moins en ce qui concerne le terminus a quo. En effet, ce n’est que dans certains cas que sources écrites ou typologie permettent d’assigner sinon une date du moins une période de fondation relativement précise : il s’agit des paroisses nées autour d’une abbaye ou d’un prieuré, ainsi que des paroisses sauvetés et de celles fondées à partir d’un castelnau. D’autres, en revanche, ce sont les plus nombreuses, ne se rattachent par leur origine à aucun des cas précédents : tout simplement et cela découle souvent de leur configuration et de leur implantation au sein du réseau paroissial environnant, on se trouve en présence de paroisses qui se sont détachées d’un territoire primitif plus vaste sans qu’il n’y ait eu rien d’autre qu’un phénomène de dédoublement du cadre paroissial rendu nécessaire par l’essor du peuplement. Il existe aussi le cas de paroisses dont les contours ont été déterminés par le développement vers un point de convergence du réseau paroissial périphérique : il ne reste plus alors qu’un territoire résiduel qui devient à son tour une paroisse. Enfin, doivent appartenir à cette génération des paroisses qui ne présentent aucun des caractères qui permettraient de les ranger dans la génération précédente ou dans celle qui a suivi, mais qu’il n’est pas non plus possible de rattacher à un des types que nous venons d’évoquer.
– Paroisses de la troisième génération (1150-1350) ; 5. Commanderie ; 6. Bastide ; 7. Autres paroisses ; 8. Chapelle ; 9. Abbaye (voir errata en fin d’article).
Les paroisses dédiées à Notre-Dame ayant pour origine une abbaye, un prieuré ou un hôpital sont relativement peu nombreuses puisque nous n’en avons relevé que cinq dont trois avaient disparu au XVIIIe siècle, sinon avant.
Deux abbayes bénédictines furent consacrées à la Vierge, celles de La Sauve et de Guîtres. Si la date de fondation de la première est bien connue (1079)3, ce n’est qu’en 1108 qu’est attesté un premier abbé de Guîtres4. Cette abbaye d’origine certainement plus ancienne a fondé deux paroisses dédiées à Notre-Dame. Il s’agit, d’une part, de celle de Guîtres, dont l’église paroissiale se trouvait à l’intérieur même de l’abbatiale5 ; de l’autre, de celle de l’Isle-de-Carney dont le prieur était en même temps curé6. Mais, un autre prieuré, celui de Sainte-Marie de Fronsac, attesté aussi en 1171, resta à l’état de chapelle, sans doute parce que l’église Saint-Pierre-Saint-Martin de Fronsac était, elle aussi, un prieuré de cette même abbaye7.
En revanche, aucun des prieurés fondés par l’abbaye de La Sauve sous le patronage de Notre-Dame ne réussit, sinon durant une période limitée, à assumer des fonctions paroissiales. Il en fut ainsi de celui de Notre-Dame-du-Bourg à Langon, établi en 1126 et qui reçut un droit de sépulture et de baptême qu’il n’exerçait plus à l’époque moderne8. À Notre-Dame de Carensac dans Saint-Quentin-de-Baron, fondé au début du XIIe siècle9, les moines tentèrent de regrouper la population ; ils firent de même à Notre-Dame de Lagardère, dans le sud du Bazadais, dont le prieuré attesté dès 1115 fut entouré d’une sauveté avant 113010. Mais, dans les deux cas, ce fut un échec et la paroisse nouvelle, si elle a existé – comme à Lagardère – fut probablement éphémère. Quant au prieuré de Fontcambalade, à Croigon, il ne posséda jamais qu’une modeste chapelle11.
Les quatre abbayes cisterciennes fondées en Bordelais et Bazadais, Fontguilhem (1124), Faize (c. 1137), Bonlieu (1140) et le Rivet, affiliée en 1189 mais sans doute clunisienne d’origine12 ne donnèrent, elles aussi, naissance qu’à des chapelles qui connurent une bien modeste destinée : Le Rivet implanta bien une paroisse Notre-Dame dans la forêt voisine, mais elle disparut fort tôt13 ; de Notre-Dame-de-Couleys à Saint-Estèphe, en Médoc14 et de Notre-Dame du Defez à Petit-Palais15, établies sur des granges de Faize, on connaît seulement le nom : quant à la sauveté fondée par Bonlieu à proximité de Notre-Dame-des-Monts, à la Teste, elle n’est attestée qu’au XVIe siècle et, à l’époque, ce n’était même pas un hameau16.
On peut s’interroger, enfin, sur les origines de la paroisse de Belloc, aux portes de Casteljaloux. L’examen de la carte révèle qu’elle a été découpée dans celle de Casteljaloux, elle-même issue de celle de Saint-Gervais. Si le processus est classique, son point de départ, en revanche, l’est moins. En effet, en 1262, Amanieu VI d’Albret fit don de 500 s. “a la obra de la maison de Bonlog del orden de Cistels” et Rose de Bourg, en 1324, de 25 s. “a les sors de Noste Done de Bedloc”. Malheureusement nous n’en savons guère plus sur cette maison qui semble bien être un monastère de cisterciennes qui aurait, jusqu’à ce jour, échappé à l’attention de tous les chercheurs. S’il est certain que la maison et l’église de Belloc étaient distinctes puisque, en 1262 et 1270, Amanieu VI leur fait des dons séparés, il n’est pas du tout impossible, en revanche, que la maison qui semble avoir disparu au milieu du XIVe siècle ait été à l’origine de la paroisse17.
La même obscurité pèse sur les prieurés dépendant d’abbayes étrangères aux deux diocèses : ceux de Notre-Dame de La Rame à Talence18 et à Mazères, en Bazadais19, dépendant de Fontevrault, de Notre-Dame de Bellegarde à Lansac, en Bourgeais20, rattaché à l’abbaye de La Couronne et de Notre-Dame de Beaulieu, à Saint-Denis-de-Pile21, rattaché à celle du Bournet. Seul le prieuré grandmontin de Verdelais a fini – mais seulement à l’époque moderne – à donner naissance à une paroisse. Il aurait succédé, en 1160, à la chapelle fondée en 1112 par Géraud de Graves. Détruit en 1357, restauré vers 1390, détruit à nouveau en 1562 et, enfin, restauré par les Célestins en 1627, il finit alors par supplanter Saint-Maurice d’Aubiac22.
Notons, enfin, que trois hôpitaux établis sur des “routes de pèlerinage” furent dédiés à Notre-Dame : il s’agit de ceux de Bardenac à Talence23, Cayac à Gradignan24 et Moustey en Bazadais25. Bien qu’ils ne soient attestés qu’au XIIIe s. ils remontent sans aucun doute au siècle précédent, mais aucun ne connut la destinée de celui de Saint-Jacques du Barp qui réussit à être promu au rang de paroisse26.
Leur vocation ne destinait ni les granges ni les hôpitaux à devenir des centres paroissiaux. En revanche, on est en droit de s’interroger sur l’incapacité des prieurés bénédictins à donner naissance à de nouvelles paroisses, le problème n’étant pas d’ailleurs limité aux seules maisons dédiées à la Vierge. Ces échecs doivent résulter pour une part de la densité du réseau paroissial antérieur, pour une autre de la faiblesse de l’emprise économique de ces prieurés. Nous verrons, en effet, que plusieurs commanderies d’Hospitaliers ou de Templiers ont donné naissance, un peu plus tard, à de nouvelles communautés paroissiales.
À côté des fondations liées à la présence d’établissements religieux, les castelnaux constituent un type de paroisse beaucoup plus original. Or, les castelnaux dédiés à Notre-Dame sont relativement nombreux puisque nous en avons relevé 8, soit 8,16 % des paroisses consacrées à la Vierge dans l’ensemble des deux diocèses27. C’est peut-être dès la fin du Xe s. et en tout cas au XIe s. avec des prolongements possibles dans la première moitié du XIIe s. que sont apparus la plupart des castelnaux. Il s’agit essentiellement d’un phénomène de regroupement de l’habitat autour ou à proximité d’un point fortifié, le plus souvent dans nos régions une motte. Spontanée ou concertée l’apparition des castelnaux provoqua le plus souvent un double bouleversement : dans le paysage, d’une part, parce qu’ils constituaient des noyaux d’habitats groupés dans un milieu où l’habitat dispersé était auparavant la règle ; de l’autre, au niveau paroissial, dans la mesure où ils s’établissaient fréquemment en discordance avec le chef-lieu primitif de la paroisse. Parfois, le castelnau ne s’est pas suffisamment développé et, dans ce cas, il n’a jamais réussi qu’à constituer un quartier. D’autre fois, il s’est substitué progressivement à l’ancien chef-lieu paroissial dont l’église a été supplantée par la chapelle castrale, sans qu’il y ait eu, cependant, morcellement du territoire paroissial. Parfois, enfin le castelnau a donné naissance à une nouvelle paroisse. Qu’il y ait eu ou non substitution de chef-lieu ou “sécession”, les paroisses-castelnaux se caractérisent toujours par la présence d’un noyau constitué d’une motte ou d’un château, d’un bourg et d’une église, le plus souvent l’ancienne chapelle castrale. Mais, c’est par l’examen des limites de la paroisse et de son environnement paroissial qu’à défaut de charte de fondation on peut retrouver le processus de leur filiation.
Les paroisses-castelnaux dédiées à Notre-Dame en Bordelais et Bazadais – mais ce n’est probablement pas spécifique de celles-ci – appartiennent à deux types : le “modèle réduit” qui fait ressembler certains castelnaux à des bastides : tel est le cas de Lesparre et celui de Vayres ; le type étendu, moins caractéristique, que l’on rencontre à Auros, Bouglon, Casteljaloux, Taillecavat, Gensac et Pujols.
Le cas de Lesparre et celui de Vayres méritent qu’on s’y attache en particulier. En 1789, le territoire de la paroisse Notre-Dame de Lesparre se confondait encore avec celui de la ville close. Séparée à l’ouest de celle de Gaillan par une jalle dont les émissaires constituaient les douves, de la ville et du château, la paroisse de Lesparre confrontait sur les autres côtés à celle de Saint-Trélody28 (fig. 2). Même le quartier du Marcadieu, situé à l’extérieur de la principale porte, était rattaché à cette paroisse. Si la plus ancienne mention de l’église Sainte-Marie ne date que du XIIIe siècle, le castelnau est sans aucun doute beaucoup plus ancien. En effet, un acte de 1100 nous fait connaître P. Gombaud et ses neveux de castello quod dicitur Sparra, mais l’allusion contenue dans ce même document au père et à l’aïeul de P. Gombaud permet de replacer les origines de la famille sinon celles du château aux environs de 95029. Le toponyme “sparra” évoque la palissade entourant la forteresse primitive, mais l’église, démolie en 1865, était située à 200 m environ en dehors de l’enceinte castrale. Il n’est donc pas impossible qu’elle ait été précédée par une chapelle à l’intérieur de l’enceinte du château. Dans cette hypothèse la construction de l’église et la fondation de la paroisse pourraient avoir coïncidé, mais on ne sait pratiquement rien sur l’édifice démoli au XIXe siècle30.
1. Paroisses de la première génération (VIe s.-950) – Paroisses de la seconde génération (950-1150) ; 2a. Type général ; 2b. Castelnau – Paroisses de la troisième génération (1150-1350) ; 3a. Type général ; 3b. Commanderie ; 4. Paroisse ; 5. Patron d’église paroissiale ; 6. Filiation ; 7. Paroisse dont l’église est sous le vocable de Notre-Dame (voir errata, en fin d’article).
Si Lesparre constitue un bon exemple de paroisse-castelnau réussie, Vayres, en revanche, fut un échec total. De nos jours, le château dont les substructions remontent au XIVe siècle mais qui a succédé à une motte, est situé à moins de 200 m de l’église paroissiale dédiée à Saint-Jean31. Il occupe l’extrémité d’un promontoire délimité par la Dordogne et un de ses affluents, tandis que l’église est située plus au sud. La situation n’a pas changé depuis l’époque – la seconde moitié du XIe siècle – où R. Gombaud, son épouse et ses fils firent donation à l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély de l’église Saint-Jean de Vayres avec la terre de l’autel32. Or, cette donation comprenait aussi l’église Sainte-Marie de Vayres, sauf la dîme située hors du village, mais avec toute la dîme du village (villa), la terre de l’autel, tout le bourg (burgus), la moitié d’un clos de vigne jouxtant l’église Saint-Jean, ainsi que deux pièces de terre. Ainsi, il existait à Vayres, à la fin du XIe s., deux églises fort proches l’une de l’autre. D’après une tradition rapportée au XIXe s. par L. Drouyn, une croix située juste en avant du château actuel aurait marqué l’emplacement de l’ancienne église Notre-Dame. Il y avait donc, à côté de la motte de Vayres, un bourg dont il semble bien que l’église – compte tenu de son emplacement – était en même temps la chapelle du château. Même si d’autres facteurs ont pu jouer par la suite, la proximité de la vieille église Saint-Jean a dû entrainer la disparition de l’église Notre-Dame. Mais la motte de Vayres eût-elle été plus éloignée du chef-lieu primitif de la paroisse un processus identique à celui que nous venons d’évoquer à propos de Lesparre aurait fort bien pu se développer.
À ces deux paroisses-castelnaux anciennement attestées et au territoire réduit on peut en opposer d’autres qui ne sont connues qu’au XIIIe s. et qui présentent la particularité d’être souvent aussi étendues que les paroisses qui les entourent. Elles possèdent, néanmoins, un certain nombre de traits qui, en plus de la présence du castelnau, permet de dater leur apparition du XIe ou du XIIe siècle. Il s’agit, d’abord de leur toponyme : tantôt il est typiquement roman : Pujols tire son nom du magnifique éperon sur lequel il est bâti au-dessus de la plaine de la Dordogne ; Taillecavat évoque l’animal symbole de la classe chevaleresque ; Casteljaloux, le château lui-même ; tantôt, il témoigne du dédoublement de la paroisse primitive, comme à Auros probablement détaché de Saint-Germain auquel il a donné son qualificatif ou à Bouglon s’opposant à Bouglon-Vieux ; tantôt, enfin, comme à Villeneuve-de-Gironde, c’est l’apparition du nouvel habitat qui est mise en avant. Seul, Gensac a un toponyme qui pourrait être gallo-romain. Presque toujours aussi l’ensemble constitué par le château, l’église et le bourg est établi sur un site favorable à la défense : éperons de Pujols, Gensac, Bouglon, Taillecavat et Auros ; confluence à Gironde, site insulaire à Casteljaloux ; seul Lerm ne possède pas de défenses naturelles.
Si le château de Taillecavat est attesté dès 107033 et celui de Casteljaloux en 113134, en revanche Pujols n’est connu qu’en 122035, Bouglon en 123736, Gironde en 124337, Auros seulement en 127438 et Lerm en 128339. Ces dernières mentions sont sans aucun doute très largement postérieures à la fondation des châteaux. Quant à la date d’apparition de ces mêmes paroisses elle nous échappe encore davantage ; mais deux mentions montrent à l’intérieur de quelle fourchette chronologique il convient de les situer. La plus ancienne se rapporte à la donation par Gombaud au prieur de La Réole de l’église de la Sainte-Mère de Dieu qui est dans le village dit Villanova ; elle daterait donc de la fin du Xe s.40. Plus tard, l’église est appelée tantôt Gironda (1170), tantôt encore Villanova (1174)41. La seconde mention concerne Casteljaloux. C’est probablement, en 1131, que Bernard Aiz III d’Albret fit don au monastère de La Sauve d’une terre située hors les murs du castrum de Casteljaloux en vue d’y établir un village et d’y élever une église. Bien que l’on ignore quelle suite fut donnée à cette concession, la présence à Casteljaloux d’un prieuré Saint-Raphaël pourrait bien être mise sur le compte des moines de La Sauve. Dans ces conditions, l’église Notre-Dame de Casteljaloux attestée dans la seconde moitié du XIIIe siècle serait celle à laquelle il est fait allusion en 1121 à l’occasion d’un conflit entre les évêques de Bazas et ceux d’Agen42. En tout cas, au XVIIIe siècle, l’église Notre-Dame se trouvait à proximité du château alors que celle de Saint-Raphaël était située à l’opposé. Les autres paroisses ne sont en revanche attestées qu’à une date beaucoup plus récente et encore sans que l’on en connaisse le vocable : c’est le cas de celles de Lerm, mentionnée en 127243 ou de Pujols connue seulement par les comptes de procuration de 1369-1370. Mais les vestiges archéologiques complètent et parfois corrigent la pauvreté des sources scriptuaires : ainsi, à Pujols et Gironde certaines parties des édifices remontent indiscutablement au XIIe siècle44.
L’examen de la carte paroissiale suggère, d’autre part, de quelle façon a pu se faire la filiation de chacune de ces paroisses-castelnaux par rapport à l’une ou l’autre des paroisses voisines. Pujols a peut-être été découpé dans Notre-Dame de Doulezon, paroisse que nous avons rapportée à la première génération des communautés dédiées à Notre-Dame, mais on peut aussi bien envisager un découpage dans Saint-Martin de Mouliets (fig. 3). En effet, si deux des limites de Pujols sont dans le prolongement de celles de Doulezon, deux autres le sont dans Ie prolongement de celles de Mouliets. D’autre part, l’église de Mouliets est à moins de 200 m du ruisseau de Romendol qui la sépare de celle de Pujols et un tel décentrage d’une église par rapport au territoire paroissial est souvent le signe d’une amputation de celui-ci. Taillecavat, dont le territoire correspond à un éperon délimité par deux affluents de la rive gauche du Drot est, néanmoins, séparé de la rivière par une large pédoncule appartenant à la paroisse Saint-Martin-de-Cours dont elle est vraisemblablement une ancienne dépendance (fig. 3). À Auros, les limites de la paroisse Saint-Germain, sur la rive gauche du Beuve, ne se prolongent pas exactement sur la rive droite, sur laquelle se trouve la paroisse d’Auros et la configuration d’une paroisse primitive de Saint-Germain à cheval sur les deux rives de la rivière pourrait surprendre (fig. 4). Mais on notera que cette situation est encore, en aval, celle de la paroisse voisine de Brannens. On comprend dès lors avec quelle facilité la chapelle d’Auros est devenue le centre d’une nouvelle paroisse45.
À Casteljaloux, le chef-lieu se trouve à un angle de la paroisse nouvelle découpée dans celle de Saint-Gervais dont le territoire primitif a été tronqué de toute sa partie septentrionale. Bouglon correspond pour sa part à un éperon dominant la vallée de l’Avance, mais on hésite à en faire un démembrement de la paroisse d’Argenton ou de celle de Bouglon-Vieux. Bouglon était, en effet, annexe d’Argenton dont l’église Saint-Étienne est très proche. Bouglon est-il devenu annexe d’Argenton pour des raisons de voisinage ou bien parce que son teriritoire fut découpé dans celui d’Argenton ? On ne sait laquelle des deux hypothèses retenir (fig. 4).
En tout cas, ce phénomène de décentrage déjà noté à Pujols se retrouve à Lerm et à Gironde. À Lerm, la paroisse délimitée au nord et à l’ouest par le Bartos et le Ciron a, sur ses deux autres côtés, des frontières rectilignes (fig. 5). Si celle du nord-est s’explique par la présence d’une vaste zone de landes, en revanche celle qui la sépare de Saint-Seurin-de-Goualade, sa paroisse-mère, se trouve à très peu de distance d’un ruisseau qui aurait dû servir de ligne de séparation naturelle. Mais le fait que l’église de Goualade se soit trouvée à proximité de ce ruisseau a entraîné, pour atténuer le décentrage qui en aurait résulté, le tracé d’une limite artificielle sur la rive opposée du cours d’eau, du côté de Lerm.
Si, dans chacun des exemples précédents, la paroisse-mère n’a pas été entièrement dépouillée de son territoire au profit de la paroisse-castelnau, à Gironde en revanche, celle-ci s’est taillée, semble-t-il, la plus grande part. La commune actuelle affecte une forme à peu près rectangulaire et son territoire appuyé à la Garonne est également réparti sur les deux rives du Drot. Or, dans l’angle nord-est a existé jusqu’à la fin de l’époque moderne une paroisse dédiée à Sainte-Pétronille (fig. 3). En raison de sa petitesse et de sa situation on serait enclin à y voir une dépendance de Gironde, mais le fait que l’église Sainte-Pétronille se trouve presque sur la limite qui la sépare de Gironde ainsi que l’ancienneté du vocable que l’on peut estimer carolingien permettent d’y voir une paroisse-mère, hypothèse qui s’accorde fort bien avec le toponyme de villanova qui fut d’abord celui de Gironde. Quant aux raisons qui ont permis l’accaparement par la paroisse de Gironde de la presque totalité de l’ancien territoire on peut, semble-t-il, l’expliquer par la présence du pont sur le Drot contrôlé par le château de Gironde.
Par un phénomène bien compréhensible puisqu’il ne fait que confirmer la vitalité du castelnau certaines paroisses-mères vont même devenir annexes des paroisses Notre-Dame des castelnaux : Moliets le devient de Pujols, Goualade de Lerm, Saint-Gervais de Casteljaloux, mais Sainte-Pétronille resta rattachée à Saint-Pierre de Casseuil peut-être parce qu’elle en fut toujours une dépendance.
À ces paroisses nées entre 950 et 1150 autour d’un établissement régulier ou d’un château s’ajoutent, au cours de la même période, toutes celles dont la fondation traduit de façon élémentaire l’essor démographique et celui du peuplement. Si, pour nombre d’entre elles, la première mention est largement postérieure à 1150, certaines dates relativement hautes permettent de situer le moment où s’amplifia un phénomène probablement plus ancien. À partir des critères que nous avons déjà utilisés – toponymie et insertion dans le réseau paroissial – il est relativement aisé de reconstituer pour la presque totalité des paroisses les processus de filiation qui, notons le une nouvelle fois, ne sont pas spécifiques de cette période ni du vocable Notre-Dame. On peut, en fonction de la densité du réseau paroissial antérieur ainsi que des principaux caractères du milieu naturel, distinguer plusieurs types.
Le premier est celui que l’on peut qualifier d’insulaire : il s’agit de paroisses dont les limites coïncident avec d’anciens bras de la Dordogne ou de la Garonne, parfois encore visibles aujourd’hui : tel est le cas de l’Isle-de-Carnet sur la Dordogne, de Bourdelles et Floudès sur la Garonne (fig. 4). Les noms des titulaires des paroisses de la “terre ferme” confirment par leur ancienneté la dépendance d’origine des paroisses établies entre les bras des fleuves.
D’autres fois, les paroisses dédiées à Notre-Dame occupent l’un des angles de la paroisse-mère qui les entoure ainsi sur trois côtés : Valeyrac dans Saint-Saturnin de Bégadan, Uch dans Saint-Trélody (fig. 2), Lestiac dans Saint-Pierre de Langoiran, Postiac dans Saint-Pierre de Naujan (fig. 3). Peut-être est-ce aussi le cas de Martillac par rapport à Saint-Martin-de-Léognan ou celui de Conques vis-à-vis de Sainte-Praxède de Sauviac (fig. 5).
Le découpage peut aussi se présenter de façon longitudinale ce qui donne alors aux paroisses qui en sont issues de même qu’à celles qui ont joué le rôle de paroisse-mère des formes allongées immédiatement reconnaissables. En Bordelais, on peut ranger dans cette catégorie la paroisse de Campugnan, en Blayais, véritablement filiforme, née sans doute à la fois de Saint-Romain-de-Cartelègue et de Saint-Genès de Générac (fig. 2) ; celle de La Rivière en Fronsadais dont le chef-lieu est pratiquement contigu à Saint-Michel-de-Fronsac (fig. 3) ; celle de Lanton en Born qui présente une disposition analogue par rapport à Saint-Paul d’Audenge et de ce fait possède un territoire beaucoup plus vaste que celui de la paroisse-mère ; probablement aussi celles de Virelade et Tabanac (fig. 3). En Bazadais, l’exemple de Landerrouet qui s’étire entre Saint-Pierre de Mesterrieux et le Ségur (fig. 3) est aussi caractéristique. Mais dans d’autres cas le phénomène est moins net.
Il peut arriver aussi que le découpage ait lieu de façon transversale. Il est alors moins apparent, car la paroisse-mère ayant une forme originelle plus ou moins allongée, la division entraîne une sorte de rééquilibrage. En Blayais, on peut ranger dans cette catégorie la paroisse de Saugon formée à partir de Saint-Christoly et Générac (fig. 2) ; en Bazadais, celle de Cabara qui isole du fleuve la paroisse-mère de Saint-Aubin-de-Blaignac dont un mince pédoncule réussit cependant à atteindre la Dordogne (fig. 3), et, probablement, celles de Fontet issue de Saint-Martin-de-Goux (fig. 4), d’Uzeste détachée de Saint-Vincent-de-Lignan (fig. 4), de Bernos découpée dans Saint-Pierre de Taleyson (fig. 5), de Sillas pris dans Saint-Pierre-de-Flaujac (fig. 4).
Tous les exemples que nous venons d’évoquer ont, à de rares exceptions près comme celui de Fontet, un caractère isolé. Ces paroisses mariales, sont en effet nées d’un découpage à l’intérieur du territoire d’une ou deux paroisses voisines, déjà insérées dans un réseau paroissial dense et bien structuré. Or, il existe d’autres cas de paroisses placées sous le vocable de Notre-Dame qui appartiennent sans conteste à la même génération, mais dont la filiation par rapport aux autres paroisses du voisinage n’est le plus souvent que peu ou pas apparente. La plupart se trouvent dans des régions répulsives aux sols en général médiocres et mal drainés : landes du Médoc, landes et forêts des confins de la Saintonge et du Périgord, forêt des collines molassiques du nord du Bazadais ou bien de la haute terrasse et des collines voisines de rive gauche de la Garonne dans le Bazadais méridional, haute vallée du Ciron. Il s’agit de régions où le réseau paroissial encore lâche au XVIIIe siècle devait l’être bien davantage au début du XIe siècle. On comprend dans ces conditions que le processus de filiation apparaisse avec plus ou moins de netteté mais, selon les régions, il prend des formes différentes.
Dans les zones de landes et accessoirement de forêts des franges du Bordelais et du Bazadais méridional où le réseau antérieur était très peu dense, les paroisses dédiées à Notre-Dame sont en général vastes et leur implantation s’est faite à partir de paroisses-mères situées au cœur même des zones pionnières.
Les paroisses de la vallée bazadaise du Ciron constituent une bonne illustration du phénomène (fig. 5). La rareté dans cette vaste région des habitats anciens – on ne relève que Saint-Seurin-de-Goualade et Saint-Pierre-de-Giscos – le tracé rectiligne de certaines limites, l’étendue des paroisses rendent assez facile la reconstitution du processus de mise en place des paroisses mariales. Nous avons vu, à propos des castelnaux de quelle façon Lerm s’était détaché de Goualade. Sur l’autre rive du Ciron, Escaudes et Maillas sont issus du démembrement de Giscos. Il suffit pour s’en rendre compte de considérer le pédoncule que pousse cette paroisse entre Escaudes et Maillas, de même que le tracé occidental des limites de ces trois paroisses qui court parallèlement à un ancien chemin qui les sépare de Saint-Martin-de-Captieux. Au nord, la paroisse d’Escaudes jouxte celle de Notre-Dame de Bernos qui présente la particularité d’être la seule – sauf une enclave à Préchac – à s’étendre de manière équilibrée sur les deux rives du Ciron. Ce n’est pas la partie septentrionale où se trouve le chef-lieu, émanation probable de Saint-Pierre-de-Taleyson qui nous intéresse ici, mais celle qui se trouve au sud de la rivière. Son origine est à mettre en relation avec le pont-moulin de Baulac, mais son tracé prouve à l’évidence qu’elle a été découpée dans les paroisses de Captieux et de Lucmau sur les zones de landes les plus excentrées de ces paroisses. Or, malgré son étendue, cette excroissance n’a jamais réussi à donner naissance à une nouvelle paroisse. Quant à Notre-Dame de Lubans elle témoigne de la mise en valeur finale de cette région : c’est une paroisse-clairière dans la lande aux confins des diocèses de Bazas et d’Agen.
Si, dans ces zones landaises du Bazadais, l’implantation des paroisses mariales s’est faite à partir d’un noyau central et prend donc une forme périphérique, dans les zones de terrasses et de collines de ce même diocèse on assiste à un phénomène inverse. Au sud de la Garonne, en effet, le peuplement s’est développé à partir de deux lignes parallèles, mises en valeur dès l’époque gallo-romaine : le rebord de la terrasse supérieure d’une part, le plateau qui, entre Casteljaloux et Bazas, court à la limite de la lande de l’autre (fig. 4). La zone intermédiaire, terrasse supérieure et collines molassiques en partie recouvertes encore de sables landais, était encore très boisée à la fin de l’époque moderne. Les paroisses mariales qui occupent une bonne partie de cette zone apparaissent, dans ce cas, comme une sorte de phénomène résiduel résultant de la convergence de deux fronts pionniers. Fargues a été ainsi vraisemblablement fondée depuis Saint-Saturnin de Toulenne, Mazères à partir de Saint-Martin-du-Nizan et Saint-Léger-d’Aubiac, Coimères depuis Saint-Martin de Cazats et Saint-Pierre de Brouqueyran, Bieujac à partir de Saint-Sulpice de Brannens. Elles constituent, toutes ensemble, un alignement suggestif dans lequel s’insère, d’ailleurs, le castelnau d’Auros. Dans la partie orientale, en revanche, s’il ne fait aucun doute qu’on se trouve en présence du même phénomène, les aspects qu’il revêt sont particulièrement contrastés. On y trouve, en effet, à la fois des paroisses minuscules issues probablement de dédoublements – Sadirac à partir de Saint-Sylvestre, Fontet depuis Saint-Martin-de-Goux – ou bien véritablement résiduelles comme Mazerolles, ainsi que la plus vaste paroisse de la région, celle de Mouchac. Son territoire correspond à la vallée supérieure de la Bassanne, à ses versants et à une partie de la terrasse supérieure. Une carte d’ensemble montre parfaitement de quelle façon le réseau paroissial environnant a convergé depuis les vallées du Beuve et du Lisos ou le rebord de la terrasse. Mais, à la différence de ce qui a pu se produire à Mazerolles où les fronts pionniers se sont presque rencontrés – ce qui est d’ailleurs arrivé dans la vallée du Lisos – et, d’une façon plus marquée que dans le secteur occidental, le bloc résiduel est demeuré ici considérable. Si le processus est en soi logique comme le prouvent les noms des patrons des paroisses environnantes Saint-Pierre, Saint-Raphaël, Saint-Martin, en revanche, il est impossible de savoir à quelle époque la haute vallée de la Bassanne devint une paroisse. Pas avant le Xe siècle probablement mais peut-être dès cette époque, comme le laisserait penser l’existence d’une petite paroisse de Saint-Martin-de-Betliu (Berlin) manifestement découpée dans celle de Mouchac.
Ce même processus permet aussi de comprendre de quelle manière se sont formées certaines paroisses du nord du Bazadais, leur plus grande dispersion résultant seulement du caractère plus morcelé du relief. Le meilleur exemple nous paraît être ici celui de Notre-Dame de Castelvieil (fig. 3). Cette paroisse et celle voisine de Gornac sont établies sur une butte témoin de faluns assise sur le plateau molassique d’où divergent les affluents de rive gauche de l’Engranne vers le nord, ceux de rive droite de la Vignague et de la Garonne vers le sud. Le caractère récent de cette paroisse résulte de sa position centrale et de l’examen des titulaires des paroisses voisines : Saint-Laurent, Saint-Martin, Saint-Brice relativement anciens et Saint-Félix et Saint-Sulpice qui ne doivent pas remonter au-delà du VIIIe siècle. On pourrait évoquer aussi le cas de Casevert, paroisse minuscule à la limite des bassins de l’Engranne et de la Gamages ou celui de Lareyre aux confins des bassins de la Dordogne et de la Garonne (fig. 3).
Dans le diocèse de Bordeaux c’est à un phénomène identique que l’on assiste dans la zone frontière entre le versant Girondin, le Médoc et le versant océanique, le Buch. Aux confins de la terrasse d’argile et de graviers du Médoc et des sables noirs, dans une région mal drainée se trouvent deux paroisses Notre-Dame : Salaunes, probablement, une ancienne dépendance de Sainte-Hélène dont elle n’est séparée que par une limite rectiligne et Martignas découpée dans Saint-Jean-d’Illac et Saint-Médard-en-Jalles. Dans le nord du Bordelais la zone pionnière coïncidait avec une frontière contre laquelle les paroisses ont en quelque sorte buté : c’est le cas de Donnezac en Blayais (fig. 2, 3).
Au terme de cette évocation fondée sur l’examen de la carte paroissiale il convient d’ajouter quelques remarques tirées de celui de la toponymie. Une première constatation s’impose ; alors que les paroisses à toponyme en -ac représentent 26,5 % des toponymes des paroisses dédiées à Notre-Dame, ce pourcentage reste à 25 % pour l’ensemble des paroisses que nous venons d’évoquer. Lorsqu’il s’agit de paroisses à toponyme roman leur filiation s’opère le plus souvent à partir d’une autre paroisse à toponyme roman du type Toulenne-Fargues, beaucoup plus rarement à partir d’un hagiotoponyme comme dans le cas de Sainte-Hélène-Salaunes, d’un toponyme gallo-romain comme dans Daignac-Espiet ou même aquitain comme dans Giscos-Maillas. Les paroisses isolées ou résiduelles ont pour leur part un toponyme toujours roman. Quant aux paroisses dédiées à Notre-Dame à toponyme en -ac elles se rattachent dans un cas à un toponyme barbare – Brannens-Bieujac –, et dans tous les autres à des toponymes gallo-romains : Valeyrac-Bégadan, Léognan-Martillac, Langoiran-Lestiac, Daignac-Dardenac, Naujan-Postiac. Il y a là un fait troublant et, si on ne saurait voir dans ces paroisses Notre-Dame des communautés forcément très anciennes, il ne fait aucun doute qu’elles se sont établies à partir de noyaux d’habitat remontant à l’Antiquité.
Ces données toponymiques sont confirmées par la carte des trouvailles archéologiques. À notre connaissance, sauf à Conques, aucun vestige gallo-romain n’a été retrouvé dans aucune des paroisses consacrées à Notre-Dame ayant un toponyme roman. En ce qui concerne celles à toponyme gallo-romain on relève une trouvaille isolée à Martillac ; en revanche, Lestiac semble bien avoir été établi sur une villa gallo-romaine. En fait, ni ces toponymes ni ces découvertes ne sont contradictoires avec la date récente que nous avons proposée pour ces paroisses à partir de l’examen de la carte, si notre hypothèse est bonne. Ils témoignent seulement de l’ancienneté et du maintien d’un habitat en même temps que de sa modestie pendant de longs siècles.
Parce qu’elles ne furent pas le plus souvent des dépendances d’établissements réguliers mais seulement de modestes communautés rurales les premières mentions de ces paroisses que nous ayons recueillies dans les textes sont relativement récentes, puisqu’elles ne datent en général que de la seconde moitié du XIIIe siècle. Cependant, nous avons relevé quelques cas beaucoup plus anciens qu’il convient de rapprocher de ceux que nous avons déjà évoqués à propos des castelnaux. Ainsi, Bourdelles, île de la Garonne, est attestée dès 108746, Sillas à la limite de la Iande bazadaise en 1107-111947 ; Castelvieil, paroisse résiduelle de l’Entre-deux-Mers, en 1104-112548, Espiet et Dardenac sur les côteaux calcaires de rive gauche de la Dordogne en 109749. On ne saurait bien sûr, affirmer que toutes les paroisses que nous venons d’évoquer remontent à la fin du XIe siècle, mais lorsque l’on sait que des paroisses comme celles de l’Isle de Carney ou d’Uch sont attestées respectivement en 117150 et 118251 on peut considérer que la plupart des paroisses dédiées à Notre-Dame appartenant à la seconde génération étaient établies avant 115052.
Les témoignages archéologiques viennent, d’aillleurs, à l’appui de cette constatation : des éléments romans sont présents à Fargues, Cornemps, Tayac, Espiet, Lestiac, Escaudes, Foncaude, Postiac, Sillas, Castelvieil53. Certes, le style roman s’est prolongé dans nos régions rurales jusqu’au XIIIe siècle, mais la paroisse et sa première église en bois ont dû, le plus souvent, précéder l’église de pierre. Il est symptomatique, enfin, que l’abbaye de La Sauve n’ait réussi à fonder aucune paroisse sauf celle de Saint-Pierre de La Sauve. Ne serait-ce pas tout simplement parce que le réseau paroissial avec ses nombreuses et alors nouvelles paroisses dédiées à Notre-Dame était établi ou sur le point de l’être ? Il est bien difficile dans ces conditions de voir dans la floraison des paroisses dédiées à la Vierge en Bordelais et Bazadais, la manifestation d’une influence monastique ; le courant qu’elles illustrent est sans conteste plus ancien et plus profond.
S’il existe, allons nous voir, une dernière génération de paroisses mariales, celles fondées dans les bastides ou autour de commanderies peut-on, cependant, aller jusqu’à affirmer que toutes celles qui ne sont ni des prieurés ni des castelnaux sont antérieures à la seconde moitié du XIIe siècle ? Il faudrait pour pouvoir le faire, disposer d’une série de pouillés comme c’est le cas dans le diocèse de Paris. Si dans le diocèse de Bazas une telle enquête est tout à fait impossible, il n’en est pas de même en Bordelais. Nous disposons, en effet, d’une ancienne liste de paroisses établie en vue de la perception de la taxe synodale et dont on peut estimer qu’elle est complète54. Or, lorsqu’on en compare le contenu avec celui du Pouillé du XVIIIe siècle55, on relève plusieurs lacunes. Si l’absence des paroisses placées à des titres divers dans la dépendance d’abbayes ou de commanderies s’explique par leur situation originale en matière de taxe synodale, tel n’est pas le cas pour un certain nombre d’autres. Ainsi, on n’y trouve pas les bastides de Libourne et de Créon ce qui permet de dater le document au plus tard du second tiers du XIIIe siècle. Mais on note aussi l’absence de paroisses dont la fondation fut, semble-t-il, uniquement le résultat d’un développement de la mise en valeur du sol. Or, parmi celles-ci, figurent six paroisses placées sous le vocable de Notre-Dame. Ce sont Salaunes en Médoc (fig. 2), Martillac en Cernès, Donnezac et Saugon en Blayais (fig. 2), Pugnac en Bourgeais (fig. 2), Belvès en Entre-Dordogne (fig. 3)56. Leur situation sur des sols le plus souvent médiocres où la lande et la forêt devaient régner en maître suffit à expliquer au moins pour les quatre premières l’époque tardive de leur apparition. Il n’est pas douteux que certaines paroisses du Bazadais appartiennent aussi à cette dernière génération même si les preuves manquent pour l’affirmer : nous songeons à celles de Lubans (fig. 3) et de Bijoux dans la partie méridionale du diocèse, de Lareyre57 ou de Lagupie au nord de la Garonne (fig. 3).
C’est aussi à une époque tardive que furent fondées les paroisses Notre-Dame que l’on rencontre dans les bastides et autour des commanderies. Les dates d’apparition des premières sont relativement bien connues ; en revanche, il semble que la fondation des paroisses-commanderies, si elle fut plus précoce se soit aussi davantage étalée dans le temps.
Les paroisses bastidiennes dédiées à Notre-Dame sont au nombre de trois ; ce sont celles de Sauveterre, Monségur et Créon. Monségur qui reçut ses coutumes de la reine Aliénor de Provence, le 26 juillet 1265, fut fondé quelques années auparavant puisqu’il en est question dès 126358. Le site sur lequel fut établie la bastide dépendait de Saint-Félix-de-Neujon (fig. 3). C’est vers 1288 que la bastide, le bourg et les terres en dépendant, en furent détachés pour former une nouvelle paroisse. Cette fondation nous est connue par une lettre adressée à cette époque à l’évêque de Bazas par les jurats et la communauté de Monségur qui se qualifient de “paroissiens de l’église Sainte-Marie de cette ville fondée à l’intérieur des bornes de l’église Saint-Félix-de-Buiom”59. Cette lettre concerne d’ailleurs les obligations des habitants envers leur curé.
Un processus identique s’est déroulé à Sauveterre et Créon mais il fut compliqué dans les deux cas par le fait que le territoire de la bastide fut découpé dans ceux de plusieurs paroisses. La fondation de Sauveterre, entre 1281 et 1283, a donné lieu à une série de contestations nées des droits que possédaient plusieurs seigneurs sur la motte qui servit de point de fixation, mais non de site, au nouvel établissement60. Dans les nombreuses pièces relatives à cette affaire il n’est malheureusement jamais question d’une nouvelle paroisse ni allusion aux anciennes. Il ne fait, cependant, aucun doute que ce fut sur Ie territoire des paroisses de Saint-Romain et Saint-Léger de Vignague que fut découpé celui de Sauveterre (fig. 3). Au XVIIIe siècle, les limites paroissiales de la bastide coïncidaient, d’ailleurs, avec celles de l’enceinte de la ville bordée par Saint-Léger au nord-est et par Saint-Romain sur les trois autres côtés. D’autre part, en 1369-1370, il est question d’un chapelain à Sauveterre dans les comptes de procuration de cette époque. Or, on ne relève dans ces listes à peu près complètes, aucune mention de chapelain à Saint-Romain et Saint-Léger, peut-être devenues des annexes de Sauveterre. Notons cependant qu’au XVe siècle le curé de Saint-Léger l’est en même temps de Sauveterre et de Piis. Si l’érection de la bastide en paroisse peu de temps après la fondation est certaine, en revanche le vocable Notre-Dame n’est attesté qu’au XVIe siècle.
Les péripéties qui ont accompagné la naissance de la paroisse de Notre-Dame de Créon ont été relatées par Dom du Laura61. C’est en mars 1316 qu’Amaury de Créon, alors sénéchal du roi-duc, accorda aux habitants de la bastide de Créon une charte de coutume. Le territoire de la nouvelle fondation relevait pour l’essentiel de celui de Saint-Pierre de La Sauve – sur lequel se trouvait la bastide proprement dite –, et, pour une moindre part, sur ceux de Cursan, de Saint-Genès et de Sadirac (fig. 3). Dans un premier temps les habitants de Créon obtinrent de l’archevêque l’autorisation de faire dire la messe sur un autel portatif dans un endroit décent, à charge d’entretenir un prêtre. Puis, avec les habitants de La Sauve, ils élevèrent une chapelle, tandis que l’archevêque désignait un desservant. Or, cette chapelle ayant été édifiée sur Ie territoire de Saint-Pierre de La Sauve sans l’accord de l’abbé, celui-ci fit appel au pape qui, le 28 mars 1316, commit pour enquête l’official de Périgueux. Par sa sentence du 1er juin 1321, considérant que la plus grande partie du territoire de la bastide et notamment la chapelle avec son clocher de bois et ses deux cloches se trouvaient dans la paroisse de La Sauve, l’official conclut que cette construction avait été faite au préjudice de l’abbé et des moines. Probablement à la suite de cette sentence l’abbé obtint-il le droit de présentation qu’il possédait encore au XVIIIe s. Quant à la délimitation de la nouvelle paroisse elle dut se faire dans les années qui suivirent. À la différence de Sauveterre, le culte de la Vierge est attesté dès les débuts de la bastide. En effet, dans la sentence de 1321, l’official de Périgueux précise qu’il y a dans la chapelle une statue de la Vierge “que l’on dit n’être pas bénite”. L’étendue des paroisses environnantes ainsi que le rôle joué par l’abbé de La Sauve expliquent sans doute qu’à la différence de celui de Sauveterre, le territoire de Créon n’ait pas été limité au bourg proprement dit.
Le dernier ensemble de paroisses de fondation récente dédiées à Notre-Dame doit son origine aux Templiers et aux Hospitaliers dont les maisons, par l’importance de leurs possessions, réussirent à devenir le noyau de nouveaux centres paroissiaux. Il s’agit de celles de Benon et Martignas en Médoc, Arveyres et La Grave en Entre-deux-Mers, La Lande en Entre-Dordogne, Marcenais en Fronsadais, Queynac en Bourgeais et Cazalis en Bazadais62. Pour certaines on peut suivre de façon assez précise les étapes de leur émancipation.
À Arveyres, la plus ancienne mention du lieu se trouve dans la donation qui aurait été faite, entre 1060 et 1086, par R. Gombaud et sa famille à l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély de l’église de Saint-Pierre de Vaux (de Vallibus) et de l’alleu d’Arveria63 (fig. 3). Sans doute la donation changea-t-elle de destinataire, puisqu’en 1170, Bertrand64, archevêque de Bordeaux faisait à son tour don au Maître du Temple de l’église de Saint-Pierre d’Arveyres et de ses dépendances (Arbeiras). On notera, car il s’agit sans aucun doute possible de la même paroisse, qu’elle est désignée indifféremment sous les noms de Vaux et d’Arveyres. Si Vaux correspond bien à l’endroit où, jusqu’à la fin de l’époque moderne, s’éleva l’église Saint-Pierre, Arveyres, en revanche, ne peut désigner que le lieu-dit situé en bordure de la Dordogne, où s’établirent les Templiers. En tout cas, dès cette époque, le quartier devait avoir pris quelque importance. Ce ne fut, cependant, qu’au cours du XIIIe siècle qu’Arveyres dut se développer, à la suite de l’établissement d’une sauveté autour de la commanderie. En effet, bien qu’elle ne soit attestée qu’en 1353, la sauveté porte encore à cette époque le nom de salvetas Templi de Arberiis65 et probablement remonte-t-elle à la seconde moitié du XIIe s. Or, à la fin du siècle suivant, puis au début du XIVe s., des conflits de juridiction éclatèrent entre les commandeurs et les seigneurs de Vayres, Guitard de Bourg puis Bérard II d’Albret son arrière petit-fils. Lorsqu’ils furent réglés en 1353, les croix de la sauveté servirent de limite à la juridiction de l’Hôpital et peut-être aussi à la paroisse qui s’organisa autour de la chapelle de la commanderie, dont il y a de bonnes raisons de croire qu’elle était déjà dédiée à Notre-Dame66. Mais, au milieu du XIVe s. il n’est encore question que du locus et village d’Arveyres. Ce n’est qu’en 1416 que l’on relève les premières mentions de l’hôpital et de la paroisse de “Nostra Dona d’Arveyras”67. Dès lors, les deux paroisses de Saint-Pierre de Vaux et de Notre-Dame d’Arveyres vont coexister jusqu’à la fin de l’époque moderne.
Pour les autres paroisses qui, au début du XIVe siècle, étaient placées sous la tutelle des Hospitaliers, le laconisme des documents ne permet malheureusement pas d’établir avec autant de précision leur date de naissance. Cependant, à une exception près, celle de Marcenais (fig. 3), l’examen de la carte révèle de façon parfois évidente comment s’est opérée la filiation qui a donné naissance à la nouvelle paroisse hospitalière ou templière : celle de Cazalis était ainsi entourée sur trois côtés par le territoire de Saint-André-de-Lucmau ; il en était de même de celle de Queynac par rapport à Saint-Seurin-de-Galgon (fig. 3). Parfois, la nouvelle paroisse occupe une position angulaire : tel est le cas de Benon découpé dans la vaste paroisse de Saint-Laurent, celui de La Grave pris dans Saint-Pierre d’Ambarès ou encore celui de Lalande dont le territoire était, à l’origine, inclus avec celui des Billaux dans la paroisse de Saint-Denis-de-Pile (fig. 3). En revanche, Martignas se trouve dans une position médiane entre Saint-Médard-en-Jalles et Saint-Jean-d’Illac (fig. 2).
De toutes ces paroisses les deux plus anciennes sont vraisemblablement celles de Benon et de Lalande. À Benon, les deux premières donations faites à l’Hôpital remontent aux années 1154-1158 : l’une porte sur la terre de Benon qui, selon toute vraisemblance, n’était donc pas encore une paroisse, mais la seconde est déjà faite avec le missel de Sainte-Marie de la Charité68. Il faut, cependant, attendre les années 1180-1220 pour trouver des mentions de la “bienheureuse Marie et de la maison de Benon”69[69]. À Lalande, on connaît les circonstances dans lesquelles les Hospitaliers s’installèrent dans cette région : les chanoines de Saint-Étienne-del-Peirat qui avaient reçu de Aychard et Bernard de Seilles un vaste territoire dont ils ne voulaient pas le remirent aux Hospitaliers. D’après la mention du prieur, Gérard, le document daterait de la première moitié du XIIe siècle70.
À Marcenais et Queynac, par contre, les documents les plus anciens ne remontent qu’au second tiers du XIIIe siècle. En 1232, malgré la faible distance qui les séparait, il y avait une commanderie du Temple dans chacune de ces localités, mais on ignore si elles étaient déjà des chefs-lieux de paroisse71. Certes, un don est fait sur l’autel de Marsannes : mais était-ce celui de l’église paroissiale ? Ce n’est en tout cas qu’un siècle plus tard, en 1321, que l’on relève la première allusion à la paroisse de Marcenais72.
Si l’on en croit la déclaration faite, en 1241, par Amanieu d’Albret, la commanderie de Cazalis aurait été fondée par ses ancêtres : elle remonterait donc au moins à la seconde moitié du XIIe s. Or, sur le territoire qui leur avait été alors remis les Hospitaliers avaient établi une sauveté, à l’intérieur de laquelle ils exerçaient la justice. Cette situation dura jusqu’en 1461, date à laquelle aux termes d’un accord conclu entre le commandeur et Charles II d’Albret cette juridiction fut partagée entre les Hospitaliers et les Albret. On se trouve donc dans une situation à peu près identique à celle que nous avons rencontrée à Arveyres. Il est vraisemblable que ce furent les croix de la sauveté qui servirent de bornes à la nouvelle paroisse, qui d’après les clauses de la concession initiale dut être à peu près contemporaine de la commanderie. Notons enfin que la présence des hospitaliers à Martignas et à La Grave n’est attestée qu’à travers des baux à cens de la première moitié du XIVe siècle73.
Dans la plupart des cas les vestiges archéologiques confirment les indications des documents : tel est le cas à Marcenais, Queynac, Benon, Lalande, mais parfois ils les corrigent sensiblement comme à La Grave dont la chapelle date probablement du XIIe siècle. S’il n’est pas douteux que les plus anciennes paroisses templières ou hospitalières dédiées à la Vierge remontent aux environs de 1150 comme à Benon, ou aux décennies qui ont suivie comme à Lalande ou Cazalis, d’autre fois ce n’est probablement qu’au XIIIe s. ou même plus tard comme à Arveyres que les commanderies parvinrent à devenir des centres paroissiaux : l’importance de leur assise foncière et surtout leur autonomie sur le plan judiciaire furent sans aucun doute les éléments déterminants de cette évolution.
Ainsi qu’on a pu s’en rendre compte tout au long de cet exposé, il s’en faut que nous soyons parvenu à retrouver, même de façon approximative, la date de naissance de toutes les paroisses des deux diocèses placées sous le patronage de Notre-Dame. Pour un certain nombre nous en sommes resté au niveau des probabilités, pour d’autres à celui des incertitudes. D’autre part, on ne saurait considérer comme exclusive la répartition que nous avons faite de ces paroisses entre un certain nombre de groupes définis à la fois en fonction de leur chronologie et de leur typologie. En effet, il n’y a pas de solution de continuité entre les générations de paroisses que nous avons distinguées. D’autre part, telle paroisse peut appartenir à la fois à deux types – ainsi en est-il d’un castelnau de défrichement – enfin, tel type de paroisse, celui du castelnau par exemple, s’il est caractéristique d’une époque a pu aussi se perpétuer bien au-delà.
Trois points en tout cas semblent désormais acquis : il s’agit, d’une part, de l’importance numérique des paroisses placées sous le vocable de Notre-Dame, de l’autre de la longueur de leur période de formation – du VIe au XIVe siècle – avec pour corollaire une étonnante variété de types paroissiaux, enfin de l’existence entre 950 et 1150 d’une époque privilégiée pour laquelle on peut parler d’une véritable floraison de paroisses mariales.
Contrairement à ce que l’on pensait jusqu’à aujourd’hui bon nombre de ces paroisses sont donc antérieures à 1150. Or, en raison du caractère directeur que le vocable Notre-Dame tire de sa large diffusion, il s’agit là d’un fait de première importance pour l’histoire du peuplement du Bazadais et du Bordelais dont la mise en valeur des campagnes aurait été beaucoup plus précoce qu’on ne le supposait. Mais, pour en être certain, il conviendrait d’examiner de la même façon que nous venons de le faire les autres vocables paroissiaux et d’élargir l’enquête aux diocèses voisins.
Errata
Un certain nombre d’erreurs matérielles imputables à un cartographe ont été commises lors de la mise au net des différentes cartes. Il convient d’y apporter les corrections suivantes :
- Carte 1 : Casteljaloux est un castelnau (3) et non une fondation bénédictine ; Belloc n’est pas une commanderie mais une fondation cistercienne ; Donnezac, Saugon, Pugnac, Belvès et Bellem doivent être rapportées à la troisième génération (7) ; Bagas (1), Boudelles (4) et Fontet (4) ont été omis.
- Carte 2 : Martillac (2a) a été omis : Frédinac n’est pas une commanderie (3a et non 3b).
- Carte 3 : Dans le diocèse de Bazas, la plupart des signes indiquant à quel type appartenaient les diverses paroisses Notre-Dame n’ont pas été reportés ; on voudra bien consulter la carte 1. Ont été omis Casevert (3a), Sauveterre (4c, bastide) et Bellem (4a). Créon est une bastide (4c et non 4a) ; à Mouliets, c’est le chef-lieu actuel qui a été indiqué et non l’emplacement de l’ancienne église.
- Carte 4 : Lignan n’est pas une paroisse dédiée à Notre-Dame : Bieujac s’étend sur les deux rives du Beuve. Lire Bouglon-vieux qui est la paroisse limitrophe à l’est.
- Carte 5 : Corriger Sainte-Praxède de Sauviac (et non Exupère) ; Lubans dédié à Notre-Dame doit être tramé.
Notes
- La première partie de cet article a été publiée dans Annales du Midi, 1978. Par “paroisse Notre-Dame, paroisse dédiée à Notre-Dame, paroisse placée sous le vocable de Notre-Dame, paroisse mariale” il convient d’entendre “paroisse dont l’église est dédiée à Notre-Dame” ou “dont le titre est Notre-Dame”. L’usage de cette formule aurait inutilement alourdi le texte. Même observation pour les autres vocables.
- M. Roblin a donné une bibliographie concernant le culte de Notre-Dame dans Le Terroir de Paris aux époques gallo-romaines et franques, 2e édit., 1971, p. 189, n. 3. On peut y ajouter André Guy et Abbé Aug. Leclerc, Notre-Dame en Bourbonnais, Aurillac, 1968.
Nos sources sont constituées pour le diocèse de Bazas par : Pouillés des Provinces d’Auch et de Toulouse, publ. par C. Ed. Perrin et J. de Font-Réaulx, Paris, 1972, p. 66-76 et 443-458. Il s’agit d’un compte de procuration de 1369-1370 et d’une pancarte du XVe s. V. Lacaze dans Bazas et son diocèse, 1863, a publié le département de 1680 suivi d’un état des paroisses au XVIIIe s. Dom R. Biron dans son Précis de l’histoire religieuse des anciens diocèses de Bordeaux et de Bazas, Bordeaux, 1925, donne un état des paroisses de ces deux diocèses à la fin du XVIIIe s.
Pour le diocèse de Bordeaux par : Comptes de l’archevêque de Bordeaux, XIIIe s. éd. F. Piéchaud dans Arch. Historique de la Gironde, 1909, t. XLIV, p. 1-21 ; comptes du XIVe s. (1332-1400) édit. L. Drouyn, Ibid. 1881-1882, t. XXI-XXII. L’inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Gironde, série G, t. I, 1892 reproduit, p. 101-105, le compte de 1398 (Cf. Arch. Hist. de la Gironde, t. XXII, p. 515 sq) et donne un pouillé pour 1730, p. XIII-XXXII.
Voici la liste des paroisses dédiées à Notre-Dame : Nous avons cru bon d’indiquer pour chacune sa situation à l’époque moderne (c. : cure ; rect. : rectorie ; v.p. : vicariat principal ; pr.c. : prieuré-cure ; an. : annexe ; † : paroisse disparue à l’époque moderne), ainsi que le nom du présentateur et du collateur. Dans le diocèse de Bordeaux ces deux noms sont indiqués dans l’ordre ; lorsque dans les deux cas il s’agit de l’archevêque son nom n’est pas mentionné ; lorsqu’il n’y a qu’un seul nom le présentateur est aussi collateur. Dans le diocèse de Bazas on ne connaît que rarement le nom des collateurs.
Diocèse de Bordeaux : arch. de Lesparre : Benon, c. ; Cissac, v.p. (abbé de Vertheuil – arch.) ; Lesparre, c. ; Uch, pr.c. (abbé de Vertheuil) ; Valeyrac, c. ; Soulac, v.p. (abbé de Sainte-Croix – arch.). Arch. de Moulis : Macau, v.p. (abbé de Sainte-Croix – arch.) ; Martignas, v.p. (comm. du Temple – arch.) ; Salaunes, c. ; Arch. de Cernès : Fargues, c. ; Martillac, v.p. (sacriste de Saint-André – arch.) ; Virelade, c. Arch. de Buch et Born : Mimizan, v.p. (abbé de Saint-Sever – arch. au XIIIe s.) ; Gastes : (Ussera, XIIIe s.) ; Lanton, v.p. (pr. de Comprian – arch.). Arch. de Blaye : Campugnan (Campunenc, XIIIe s.), c. (abbé Saint-Sauveur-de-Blaye – arch.) ; Donnezac, c. ; Mazion, pr.c. (abbé de Saint-Romain-de-Blaye) ; Saugon, ann. de Générac (abb. de Saint-Sauveur-de-Blaye – arch.) ; Frédignac, ann. de Saint-Martin-la-Caussade. Arch. de Bourg : Bayon, v.p. ; Pugnac v.p. (abbé de Bourg – arch.). Arch. de Fronsac : Larivière, c. ; L’Isle-de-Carney, v.p., anc. pr.c. (abbé de Guîtres) ; Guîtres, v.p. (abbé de Guîtres) ; Marcenais, v.p. (comm. du Temple – arch.) ; Queynac, v.p. (comm. du Temple – arch.). Arch. d’Entre-Dordogne : Belvès, c. ; Cornemps, ann. de Camps (abbé de Faize) ; N.-D. du Fornez † ; N.-D. de Fussignac ; Lalande, v.p. (comm. du Temple – arch.) ; Tayac, c. ; Parsac, v.p. (chapitre de Saint-Émilion). Arch. d’Entre-deux-Mers : Arveyres, v.p. (comm. du Temple – arch.) ; Créon, c. ; Dardenac, c. ; Espiet (Espinet, XIIIe s.) c. (abbé de La Sauve – arch.) ; La Grave (comm. du Temple – arch.) ; Grézillac, c. ; Tabanac, c. ; Vayres † Arch. de Bénauge : Le Pian, v.p. (Jés. – arch) ; Lestiac, c. Bordeaux : N.-D. de Puypaulin, v.p. (chap. de Saint-Seurin) ; N.-D. de la Place. Diocèse de Bazas : arch. de Bernos : Bernos, v.p. (év.) ; Cazalis, v.p. (comm. malte) ; Conques, ann. de Saint-Martin-de-Bazas ; Escaudes, r. ; Lerm, v.p. (év.) ; Lubans, r. ; Maillas, r. (s. de Castelnau – év.) ; Notre-Dame du Mercadil à Bazas, v.p. (chap. cath.) ; Saugnacq, v.p. (pr. de Mons). Arch. de Cuilleron : Auros, ann. de Saint-Germain ; Bijoux, ann. de Sendets ; Bieujac, ann. de Brannens ; Coimères, r. ; Floudès (pr. de la Réole) ; Langon : Notre-Dame-du-Bourg, pr.c., † ; Le Rivet † ; Mazères, v.p. ; Uzeste, v.p. (chap. d’Uzeste). Arch. de Sadirac : Belloc, ann. de Saint-Raphaël-de-Casteljaloux ; Bouglon, ann. d’Argenton ; Lagardère † ; Mazerolles, ann. de Goux ; Mouchac, v.p. (év.) ; Sadirac, arch. ; Sillas, ann. d’Heulies. Arch. de Jugazan : Cabara (Cauarar, XIIIe s.), v.p. (pr. de Virazeil) ; Casevert, ann. de Bellefont ; Frontenac, r. (chap. de Saint-Émilion) ; Mérignas (Marinhac, XIIIe s.), r. ; Postiac, ann. de Pujols ; Sauveterre, v.p. (év.) ; Castelvieil, v.p. (év.) ; Arch. de Rimons : Bagas, r. ; Foncaude, r. ; Gironde, r. ; Landerrouet, r. Arch. de Monségur : Baleyssac, r. ; Lagupie, r. ; Monségur – arch. ; Montignac, ann. de Monségur ; Taillecavat (Taiacavad, XIIIe s.), v.p. (archidiacre de Bazas). Arch. de Juillac : Baleyssagues (Balaiagas, XIIIe s.), r. ; Bellen, ann. de Cazaugitat ; Doulezon, pr.c. ; Gensac, r. ; Lareyre, r. ; Massugas, v.p. (abbé de Saint-Ferme). Pour certaines de ces paroisses il existe des incertitudes en ce qui concerne leur situation exacte ou le nom de leur titulaire. Dans le diocèse de Bordeaux : N.-D. de Frédignac (Blaye) ment. par Dom R. Biron (op. cit., p. 88, 89) est peut-être de fondation récente, mais nous l’avons prise en compte ; en revanche nous avons écarté Ambès, fondée en 1769 et N.-D. de Brach (Cernès) qui n’apparaît au Moyen Âge qu’en tant que prieuré et sans mention du vocable. Nous avons par contre retenu : Dardenac (Entre-deux-Mers) dédiée à Saint-Clément en 1730, mais à N.-D. à la fin du XIe s. (Sancta Maria de Arzenag : confirmation des possessions de La Sauve par l’arch. Amat (1088-1101) dans Grand Cart. de La Sauve, fol. 30 v°. Bibl. Mun. Bordeaux, ms. 769 et dans Abbé Cirot de la Ville, Histoire de la Grande Sauve, 1845, t. II, p. 5) ainsi que Gastres (Born) dédiée à Sainte-Marie Madeleine en 1730, à Notre-Dame au XIIIe s. (Comptes) et Lalande (Entre-Dordogne) dédiée à Saint-Jean en 1730 et à Notre-Dame au XIIIe s. (Comptes). Nous n’avons pu identifier Sainte-Marie du Fornez (Entre-Dordogne) mentionnée dans les Comptes du XIIIe s. Nous avons enfin répertorié trois églises qui n’étaient plus chef-lieu de paroisse dès le XIIIe s., mais qui l’avaient été auparavant : il s’agit de Notre-Dame de Fussignac à Saint-Émilion dont la chapelle d’époque romane se voyait encore au XIXe s. et qui a peut-être succédé au premier lieu de culte établi sur ce site puisqu’une tradition locale reprise par les auteurs de la Gallia nomme Fussignac le premier monastère établi à Saint-Émilion ; de N.-D. de Vayres sous le château, attestée au XIe s. et de Notre-Dame de la Place à Bordeaux, probablement héritière d’une église ayant appartenu à un premier ensemble cathédral. Nous reviendrons en détail sur chacune d’elles. Dans le diocèse de Bazas nous avons retenu Conques (Bernos) bien que le compte de 1369 porte Saint-Loubert, ainsi que Baleyssac que M.J. de Font-Réaulx place sous le vocable Saint-Martin (carte du diocèse de Bazas) et Gensac dédié selon Dom R. Biron à Saint-Étienne. En effet, au moins à l’époque moderne ces trois paroisses étaient dédiées à Notre-Dame (Arch. dép. Gironde, E. Suppl.). En revanche nous avons écarté N.-D. de Pommiers retenue par J. de Font-Réaulx dans sa carte, d’après le compte de 1369 mais il doit s’agir de N.-D. de Foncaude. Figurent enfin dans notre relevé l’annexe de Bellen (Cazaugitat) mentionnée dans la pancarte du XVe s., et les églises disparues de Lagardère à Cours prieuré de La Sauve et de N.-D. du Rivet, annexe de l’abbaye. Notons aussi que Mouchac est l’ancien nom de la commune actuelle d’Aillas parrochia de Moissaco seu de Alhans (Rôles gascons, t. II, n° 1666 (1289), à ne pas confondre avec Saint-Martin d’Aillas-le-Vieux. La paroisse a finalement pris le nom du château d’Aillas qui domine l’église de Mouchac. Chaque fois que nous nous sommes référés à l’ensemble des paroisses des deux diocèses nous avons utilisé les listes établies par Dom R. Biron pour la fin de l’époque moderne, en y ajoutant les paroisses attestées au Moyen Âge et disparues depuis. Le nombre des paroisses créées à l’époque moderne est infime, mais le cas échéant, nous les avons déduites en particulier pour les calculs par archiprêtrés. Nous arrivons ainsi à un total de 437 paroisses pour le diocèse de Bordeaux et 297 pour celui de Bazas, soit en tout 734 paroisses. - Abbé Cirot de la Ville, Histoire de l’abbaye et Congrégation de Notre-Dame de la Grande Sauve, 1844, t. I.
- Gallia Christiana, t. II, col. 878 ; Abbé Cirot, op. cit., t. II, p. 17-19.
- Gallia Christiana, t. II, col. 310-311 (bulle de confirmation d’Alexandre III de mai 1171). Il y est seulement question de l’abbaye de Sainte-Marie-de-Guîtres. En revanche, A. Godin, Histoire de Guîtres, p. 79 et p. 158, n. 2 parle de l’église paroissiale et des différends opposant l’abbé au curé.
- Gallia Christiana, t. II, col. 310 : capellam Sanctae Mariae de Insula.
- Ibid. : Capellam S. Mariae de Fronsiaco. Mais, A. Godin (op. cit., p. 79) a traduit par Sainte Marie Madeleine.
- Grand Cartulaire de La Sauve (Bibl. mun. de Bordeaux, ms. 769), p. 173, d. Abbé Cirot, op. cit. t. II, p. 34-35 ; J.-B. Marquette, La ville de Langon au début du XVIIIe siècle, dans Les Cahiers du Bazadais, n° 25, 1973, p. 30 sq.
- Grand Cart., p. 147-150 ; Abbé Cirot, op. cit., p. 157-150.
- Grand Cart., p. 167, 179 a, b, c ; M. Courchinoux, Présence de l’abbaye de La Sauve dans le Bazadais méridional au XIIe s., dans Les Cahiers du Bazadais, n° 19, 1970, p. 3-4.
- Dom du Laura, Histoire de l’abbaye de La Seauve–Majour (Bibl. mun. de Bordeaux, ms. 1871, p. 538, 546 ; Abbé Cirot , op. cit., t. II, p. 369).
- Les quatre abbayes étaient bien sûr dédiées à la Vierge. Dom R. Biron, Précis de l’Histoire religieuse des anciens diocèses de Bordeaux et de Bazas, 1925, p. 17, 18, 115, 116 ; J.-A. Garde, Histoire de Lussac et de l’abbaye de Faize, Libourne, 1953 ; A. Dupré, Recherches sur l’abbaye de Bonlieu dans Rev. Cath. de Bordeaux, 1892 ; E. Traissac, Les abbayes cisterciennes de Fontguilhem et du Rivet, dans Bazas et le Bazadais, Actes du XIIIe Congrès d’études régionales, 1961.
- E. Traissac, art. cité, p. 65.
- Abbé Beaurein, Variétés bordelaises, nlle édit., t. I, p. 185 ; J.-A. Garde (op. cit., p. 79) cite un accord de 1316 entre A.G. de Lesparre et le prieur et grangier de la grange de Coleys. Dom R. Biron en fait, on ne sait trop pourquoi, une dépendance de Bonlieu (op. cit ., p. 52-53).
- Dom R. Biron (op. cit., p. 78) place cette chapelle dans Puynormand. J.-A. Garde (op. cit., p. 123) la nomme Deffay ou Defes et la place dans Petit-Palais.
- Abbé Beaurein, op. cit., t. III, p. 345-346 (mention de la chapelle en 1498) ; G. Labat, Le vieux La Teste et les captaux de Buch, 1900, p. 51-59.
- J.-B. Marquette, Les Albret. Les hommes et le patrimoine (1240-1360), 1976, p. 188, n. 442 et p. 194, n. 494.
- Abbé Beaurein, op. cit., t. II, p. 297 ; Dom R. Biron, op. cit., p. 128.
- Ibid., p. 128.
- Ibid., p. 92.
- Ibid., p. 78.
- Ibid., p. 66-68. Le R. P. de Rouvray dans son Histoire du pèlerinage de Notre-Dame de Verdelais, Paris, 1953, auquel nous nous référons ne donne pas toujours les mêmes dates que Dom R. Biron.
- Cartulaire de l’église collégiale Saint-Seurin, édit. J.-A. Brutails, 1897, p. 326 : mention de la chapelle en 1235. Le patronage Notre-Dame est indiqué dans un testament de 1375 (Arch. Hist. de la Gironde, t. XXIII, p. 58).
- Mentionné en 1229 (Abbé Beaurein, op. cit., t. 55, p. 275, 350-353).
- Dom R. Biron, op. cit., p. 125.
- Il y avait aussi dans Bordeaux un hôpital de N.-D. de Cayffernan ou du Mont-Carmel connu en 1377 (Arch. dép. Gironde, G. 73, fol. 22 v°). Cf. L. Drouyn, Bordeaux vers 1450, 1874, p. 362-363.
- Mgr. C. Aimond (Notre-Dame dans le diocèse de Verdun, 1943) a signalé les chapelles des châteaux de Commercy (1186) et Ligny (1191) dédiées à Notre-Dame et saint Nicolas.
- Abbé Beaurein, op. cit. t. I, p. 227 sq. ; A. Clary et P. Bodin, Histoire de Lesparre, 1912, p. 161, 163, 225.
- Abbé Beaurein, op. cit., t. I, p. 142 sq., en part. p. 161-164.
- A. Clary et P. Bodin (op. cit., p. 366) déclarent que l’église avait été chapelle du château, ce qui n’est pas contradictoire avec l’existence d’une première chapelle.
- L. Drouyn, La Guyenne Militaire, t. II, 1865, p. 439-440.
- Arch. Hist. de la Gironde, t. VII, p. 1.
- Cartulaire de La Réole, dans Arch. Hist. de la Gironde, t. V, p. 117 : “castrum de Taiacavad” ; Close Rolls, Henry III (1216-1224), p. 121 (1238).
- J.-B. Marquette, Les Albret. Les Origines (XIe s.-1240), 1975, p. 74-81.
- Patent Rolls, Henry III (1216-1224), p. 249 (1220).
- Ibid. (1232-1247), p. 195 (7 sept. 1237).
- Rôles Gascons (édit. F. Michel), t. I, n° 2127.
- C. Bémont, Recogniciones feodorum…, 1914, n° 342.
- Rôles Gascons (édit. C. Bémont), t. II, n° 747.
- Cart. de La Réole, dans Arch. Hist. de la Gironde, t. V, p. 170. Cet acte est un faux ; mais l’église aurait été acquise par le prieuré peu de temps après, à la suite d’un échange (Ibid., p. 170).
- Ibid., p. 143 (1170) et 183 (1174).
- J.-B. Marquette, Les Albret. Les Origines, p. 33, 80.
- Arch. Hist. de la Gironde, t. VII, p. 380.
- J.-A. Brutails, Les vieilles églises de la Gironde, 1912.
- Le village d’Auros (vicus de Auros) est attesté en 1334 (Cf. J.-B. Marquette, Le Trésor des Chartes d’Albret, t. I, 1973, n° 412). Selon Dom R. Biron (op. cit., p. 130) ce n’est qu’en 1577 que la chapelle du château aurait été affectée au culte paroissial, à la suite de la destruction de l’église de Saint-Germain. Si la paroisse d’Auros fut peut-être de formation récente, en tout cas l’existence d’un castelnau ancien à Auros ne fait aucun doute.
- Ecclesia Sancte Marie cognimine Burderas (Arch. Hist. de la Gironde, t. V, p. 120). Le document daterait de 1040-1087.
- Grand cart. de La Sauve, t. I, p. 179 b : Fortone de Fraugnac, capellano de Sillas.
- Ibid., p. 58 : Apud Castellum Vetus (1108-1126). Cf. Abbé Cirot, op. cit., t. II, p. 14-15.
- Grand cart. de La Sauve, p. 30 v°, Sancta Maria de Spinet, Sancta Maria de Arzenag (confirmation par Amat, arch. de Bordeaux des possessions de l’abbaye (1089-1101). Cf. Dom du Laura, op. cit., p. 527 ; Abbé Cirot, op. cit., t. II, p. 5.
- Cf. n. 6.
- Cart. de Saint-Seurin, p. 112 : parrochia de Oitz que est juxta Sparram.
- Voici quelques dates pour le Bazadais : 1274 : Larreyre (Rec. feod., n° 357), Baleyssagues (R.F. n° 357) ; 1277 : Maillas (Rôles gascons, t. II, n° 115, 121, 144 ; 1289 : Coimères (R.G., t. II, n° 1392) ; Mazerolles (R.G., t. II, n° 1546). Bordelais : 1274 : Belvès (R.F. 582).
- Cf. J.-A. Brutails, op. cit.
- Elle a été éditée par F. Piéchaud dans les Arch. Hist. de la Gironde, t. XLIV, 1909, p. 1-21.
- Inventaire sommaire des Arch. dép. antérieures à 1790, Gironde, série G, t. I.
- Mais Belvès est attesté en 1274 (cf. n. 52). Parmi les autres paroisses qui ne figurent pas dans ce Pouillé on trouve Saint-Michel-de-Bias (près Mimizan), Saint-Amand de Saumos et Saint-Jacques de Castelnau en Médoc, Saint-Michel-de-Rieufret en Cernès dont l’absence n’a pas de quoi surprendre, mais il doit y avoir des omissions ; c’est le cas probablement pour Sainte-Hélène de l’Étang, Saint-Vincent-de-Lacanau, Saint-Martin de Castres. Dans les comptes de l’archevêché le chapelain de Salaunes est mentionné en 1341-1342 (Arch. Hist. Gironde, t. XXI, p. 83) celui de Saugon en 1343 (Ibid., p. 127), mais celui de Donnezac seulement en 1362 (Ibid., t. XXII, p. 22) comme celui de Pugnac (Ibid., t. XXII, p. 20).
- Attestée, cependant en 1274 (R.F., n° 357).
- M. Gouron, Les chartes de franchise de Guienne et Gascogne, Paris, 1935, n° 1425.
- Arch. Hist. de la Gironde, t. III, p. 21 : infra metas ecclesie Sancti Felicis de Buiom… fundate. En 1274, il est encore question de la parrochia de Nuron in qua est bastida (R.F., n° 357).
- J.-P. Trabut-Cussac, La fondation de Sauveterre de Guyenne (1281-1283), dans Rev. Hist. de Bordeaux, 1953, p. 181-217.
- Dom du Laura, op. cit., p. 561 sq.
- Il y existait aussi une chapelle Notre-Dame de Planquetorte entre Vensac et Saint-Vivien qui, au XVIIIe s., dépendait de la commanderie d’Arcins (Abbé Beaurein, op. cit., t. I, p. 245).
- Arch. Hist. de la Gironde, t. VIII, p. 3.
- Arch. dép. Haute-Garonne, H. Malte, Bordeaux, 46, Arveyres, liasse I, p. I.
- Arch. dép. Pyr.-Atl., E. 232 (Accord conclu entre Bérrard II d’Albret et P. d’Arbussac, précepteur de l’Hôpital d’Arveyres, du 9 sept. 1353).
- Id.
- Arch. dép. Haute-Garonne, H. Malte, Bordeaux 26, Arveyres, liasse I, p. 12, 13.
- Arch. dép. Haute-Garonne, H. Malte, Bordeaux 57 ; H. de Marquessac, Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Guyenne, 1866, p. 9, n. 1 et p. 10 n. 1 ; A. du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse, 1883, p. 458-459, P. J. LXXXIV.
- H. de Marquessac, op. cit., p. 10, n° 2 et p. 72, n° 2.
- Arch. dép. Haute-Garonne, H. Malte, Bordeaux, 41 ; A. du Bourg, op. cit., p. 447, et P.J. LXXXI.
- Id. H. Malte, Bordeaux, 48, p. 2.
- Id., p. 5.
- A. du Bourg, op. cit., P.J. LXXIII et p. 409-410.